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« Réaction à Facebook »

mercredi 16 décembre 2009

Sur le site italien iriospark Orsola a posté un commentaire intriguant à propos de per.sonn.es ; merci à Laura pour la traduction.

« Réaction à Facebook »

Le site per.sonn.es se veut le premier réseau social complètement fictif sur Internet...

Les fabricants, les vendeurs et les acheteurs de produits contrefaits sont de plus en plus exposés aux contrôles de police et aux amendes, affirment les journaux d’aujourd’hui dont les pages de faits divers rapportent l’énième histoire d’une femme dupée qui a le mauvais œil et qui devient l’objet de soins à prix exorbitant d’une sorcière et d’un médecin sans diplôme apprécié par ses patients qui s’etaient confiés à lui pendant plus de 5 ans.

Parmi les faux les plus fréquents, on retrouve des universités « américaines » situées à Marcillac, qui délivrent des diplômes payants dans des disciplines improbables, des ordres équestres qui nomment cavalier n’importe qui au titre des registres de qualité et d’excellence dans la profession. Chaque jour ils font déborder nos boîtes aux lettres et fax avec leurs propositions et nous nous protégeons d’eux en utilisant antispam et corbeilles.

Personne jusqu’à maintenant n’avait osé mettre en doute ou s’opposer à l’omniprésence de Facebook, qui compte 200 millions de membres actifs, ou bien à Youtube et consorts, qui ont fait l’objet d’achat à des valeurs vertigineuses grâce à la fréquentation segmentée et fiélisée qu’ils arrivent à agréger.

Aujourd’hui le site per.sonn.es s’y essaye, à la façon de David contre Goliath, en rassurant le visiteur potientiel avec le slogan « Aucune information, mais sur tout le monde ». C’est un réseau social ouvertement faux, le premier sur Internet, qui veut révolutionner le schéma d’agrégation et d’échanges propre à ses prédécesseurs bien plus sérieux.

Per.sonn.es est un « projet artistique », un réseau social créé aléatoirement à chaque visite par un être humain ou un robot. A chaque accès, sur la base d’une liste de noms et de prénoms les plus courants choisis par les visiteurs [1], un algorithme affecte au nouveau membre de la communauté, ainsi identifié et de manière complétement arbitraire, un âge, une liste d’amis, une façon de penser, une information juste publiée sur rezo.net, une photo issue de Flickr.

Les nouveaux membres générés selon une formule mathématique reproductible, reçoivent un profil personnel relativement stable dans le temps. Les amis bien sûr peuvent changer et l’avatar produit évolue selon les nouvelles informations fournies par des personnes réelles fournissant de nouvelles photos, provenant toujours de Flickr.

Les membres du réseau social peuvent contribuer, en faisant connaître le site, en écrivant dans leurs profils de nouvelles idées fraîches et différentes, poétiques ou ironiques, afin d’enrichir le potentiel expressif de la communauté, en participant à l’élaboration des règles et du design du site.

Per.sonn.es assure qu’aucune information personnelle n’est fournie, que tout est faux, que le but du site est de s’amuser en créant, comme Raymond Queneau a proposé dans son oeuvre de poésie combinatoire « Cent mille millards de poèmes » de 1961, qui partant de 10 sonnets de 14 vers chacun, invite à composer 100 mille millards de sonnets aussi divers les uns que les autres.

trad. Laura Russo

Notes

[1] Note de Fil : ce n’est pas tout à fait exact.